29 septembre 2022

13 février 2022

Chapitre 4


 

  

La grossesse d'Élise était le sujet de conversation des employés de Prestige Couture.

Anne Ruest l'apprentie styliste, Émilie Harquin la cuisinière et Virginia en discutaient dans la salle à manger lorsque Apolline De Langelier, légèrement ivre, un verre de vin à la main entra dans la pièce.

Elle leur adressa un regard méprisant.

" Qu'est ce que ça signifie? Vous n'avez donc rien de plus intelligent à faire? Rejoignez votre poste de travail, bande de fainéantes! Cria la sexagénaire.

- C'est l'heure de notre pause et vous n'avez aucun ordre à nous donner, lui répondit vivement Émilie.

- Ce n'est pas une vulgaire cuisinière de seconde zone qui va me dire ce que j'ai à faire!" Railla madame De Langelier.

 

 

C'est à ce moment là, que Céline Rancour, la publicitaire de la société et fille d'Apolline entra dans la salle. Elle retira le verre de la main de sa mère et l'entraîna dehors. La sexagénaire alluma une cigarette.

"Mais qu'est ce qui te prend ? Je suis venue ici pour discuter de la ligne senior avec Antoine.

- Maman! Je t'évite de te ridiculiser une fois de plus. Ce n'est pas parce que tu as quelques actions dans cette entreprise que cela te donne le droit de donner des ordres aux employés. Quant à une entrevue avec le styliste, ce n'est pas possible, il est occupé par un nouveau projet."

Céline demanda à un coursier de raccompagner sa mère chez-elle.

 

Flashback


 

Apolline De Langelier, née Bonfils était issue d'une famille modeste de l'est de la France. La jeune fille n'aspirait qu'à une chose ; la richesse. Dès le début de l'adolescence, cette dernière commença à utiliser ses charmes sur les garçons de son collège et de son quartier pour se donner à eux, mais aucun de ces adolescents n'étaient susceptibles de lui offrir la vie qu'elle voulait. Elle n'était guère brillante dans ses études, elle abandonna le collège sans diplôme et fut obligée de trouver des petits emplois. À dix-huit ans elle quitta sa famille avec uniquement deux-cents francs en poche, elle se rendit à Paris. Dans un bar du second arrondissement, alors qu'elle buvait un café, un homme d'environ trente-ans, richement vêtu l'arborda. Elle fut immédiatement séduite par ce grand blond au teint mat. Il s'appelait Calixte Neufville. Il emmena Apolline chez lui dans sa somptueuse villa à Marseille et la couvrit de cadeaux de grande valeur. Cet homme appartenait à la French Connection, lorsqu'elle le découvrit, elle le quitta, il ne chercha pas à la retenir. Maintenant élégamment vêtue elle fut repérée par un photographe qui lui proposa de faire quelques clichés, c'est ainsi qu'elle devint mannequin. Quelques années plus tard, elle rencontra Guy De Langelier le fils d'un propriétaire d'un magasin de vêtements de luxe, ils se marièrent rapidement.

 

En 1968, année de la fondation de "Prestige Couture", elle fut choisie pour être l'égérie de la société. Elle fit la connaissance d' Augustin Chatigny, ce dernier, plus charismatique et plus riche que son époux l'attirait. Mais il était marié à Alix, une jeune styliste qui à l'époque arborait encore une chevelure noir de jais. Jalouse de sa rivale, elle se jura de faire éclater leur couple. Apolline eu deux enfants avec Guy, un fils, Gonzague né en mars 1971 et une fille, Céline en juillet 1972. Elle éleva son fils dans la haine de la famille Chatigny, ce qui déplut fortement à son mari qui espérait que Gonzague puisse co-diriger "Prestige Couture" avec Thibaut Chatigny comme lui le faisait avec Augustin.

En décembre 1982, Guy trouva la mort dans un accident de la route.

 


Durant l'été 1998, lors d'un dîner avec la famille Chatigny et des employés de "Prestige Couture", Apolline prit la parole et annonça que Gonzague était le fils d'Augustin Chatigny. Il furent tous abasourdis, personne ne voulait y croire. Le père de Thibaut et Fleur nia avoir eu une aventure avec Apolline, il exigea un test de paternité. L'ancien mannequin accepta, les résultats étaient sans appel, le jeune homme était bel et bien le demi-frère de Thibaut. Se sentant trahie, Alix partit vivre à l'hôtel avec sa fille.



Le père de Thibaut accusa son ennemie d'avoir trafiqué le test, elle en disconvint.

La veuve était ravie, son plan avait fonctionné. Quelques semaines avant le dîner, elle était allée chez les Chatigny prétendant qu'elle venait récupérer un dossier que sa fille avait oublié. Prétextant vouloir se rafraîchir, elle se rendit dans la salle de bain de Thibaut et collecta des cheveux sur la brosse. Elle les plaça dans un sachet stérile en plastique qu'elle cacha au fond de sa poche. Elle paya cinq mille francs un employé du laboratoire afin qu'il échange les échantillons.



N'ayant aucune confiance en Apolline, Augustin alla rendre visite à Gonzague. Lorsque le jeune homme fut occupé ailleurs, il préleva un échantillon de cheveux et l'envoya dans un autre laboratoire. Cela prouva que cet homme n'avait aucun lien de sang avec monsieur Chatigny. Elle se défendit en accusant un laborantin d'avoir fait une erreur.

 


Le fils De Langelier vouait une haine viscérale aux Chatigny depuis sa tendre enfance. Il était obsédé par le pouvoir et l'argent. Lorsqu'Augustin prit sa retraite il nomma son fils à la tête de la maison de couture et offrit un poste de sous-directeur à Gonzague. Le fondateur ne faisait guère confiance au fils de feu son ami Guy. Il le savait prêt à tout pour écraser les autres, même au pire. Il avait raison, Gonzague par ses manœuvres interlopes réussit à faire renvoyer Thibaut de son poste de PDG. Le jeune homme fut accusé d'avoir volé les croquis d'Antoine et de les avoir vendus à la concurrence et de vouloir utiliser des matières bas de gamme pour la fabrication des vêtements.

Le témoignage d'une voisine d'Antoine du Trieux vint innocenter Thibaut, en effet elle avait vu un jeune homme aux cheveux bruns entrer chez le styliste et ressortir avec un dossier et le donner à un homme à l'allure louche. Le brun fut formellement identifié comme étant Gonzague, l'autre était connu des services de police pour braquage. Lors d'une perquisition à son domicile la police trouva le dossier contenant les croquis.

Avec l'aide d'une jeune commerciale, Élise Montminy, Thibaut racheta les actions de son ennemi avant que celui-ci ne puisse les vendre à sa mère. Gonzague perdit sa place au sein de l'entreprise et quitta la ville.

 


Deux ans plus tard, en novembre 2001, Thibaut fut sauvagement agressé par des sbires de son pire ennemi et laissé pour mort dans une ruelle. Il fut transporté à l'hôpital avec un pronostic vital engagé. Le jeune homme était allongé sur un lit d'hôpital lorsque Gonzague, déguisé en médecin entra dans la chambre et le menaça avec une arme. Il fut immédiatement arrêté et envoyé en prison.


 

Un an s'écoula, il s'évada avec la complicité d'un gardien qu'il avait grassement payé. Il fut recherché mais resta introuvable.

Le 10 février 2003, une fête fut organisée pour le trente cinquième anniversaire de "Prestige-Couture". Thibaut repéra un homme à l'attitude étrange qui rôdait autour de la salle des fêtes de Peyrelail. Il sortit et suivit l'homme, il reconnut son ennemi malgré sa nouvelle couleur de cheveux. Il remarqua que ce dernier tenait un détonateur dans ses mains. Sans réfléchir il se jeta sur lui et parvint à le lui arracher des mains et l'arrêter avant que tout ne saute.

 

Gonzague fut condamné à vingt ans de prison.



Celui-ci se montra cruel envers les autres prisonniers qui le craignaient.



Puis des discussions pendant plusieurs mois avec une visiteuse de prison l'amena à réfléchir sur les raisons qui l'avaient poussé à agir de la sorte. Au départ, il ne voulut rien entendre, tout ceci n'était que fadaises. Puis à force de conversations avec une autre visiteuse, il changea peu à peu d'avis. Il lut et visionna les témoignages de personnes, qui comme lui ne pensaient qu'au pouvoir et la richesse. Ces gens avaient commis les pires actes qui les conduisirent derrière les barreaux pour de longues années. La plupart décidèrent de s'en sortir et de commencer une nouvelle vie, les autres achevèrent leur vie en prison ou abandonnés de tous.



Peu à peu le jeune homme se rendit compte où sa soif de pouvoir l'avait mené. Comment avait-il pû en arriver à de telles extrémités ?

À sa sortie de prison, il aidera les anciens prisonniers à se réinsérer et aura une vie simple loin du pouvoir et de l'argent.

Il tint une conférence face aux autres prisonniers et leur parla de ses mauvais choix et de sa volonté de s'en sortir et de tourner la page.


Sa sœur et sa mère eurent vent de son intervention, si la première en était ravie, il n'en allait pas la même chose de la seconde. Elle alla le trouver au parloir.

" Renoncer à Prestige Couture ! C'est une plaisanterie j'espère ! Cria Apolline.

- Non, pas du tout, répondit fermement son fils, les bras croisés sur la poitrine.

- Mais c'était ton rêve d'être à la tête de l'entreprise, tu es né pour diriger, je t'ai élevé pour ça ! Répliqua sa mère.



Le jeune homme fixa sa mère.

- Dit plutôt que c'était le tien. Toute ma vie durant tu n'a cessé de me répéter que je devais être à la tête de l'entreprise, ce n'importe quel prix. Tu m'as élevé dans la haine de la famille Chatigny, ce que père déplorait. Combien de fois t'a t-il dit que cela n'apporterait rien de bon ? Il avait raison, tu as fait de moi un monstre, j'ai du sang sur les mains. Si tu avais daigné écouter mon père, je ne serais pas dans cet endroit sordide, enfermé entre quatre murs pour de très longues années. Aujourd'hui je dirigerais "Prestige Couture" avec Thibaut. Nous n'aurions peut-être pas été les meilleurs amis du monde, mais nous administrerions la société sans nous tirer dans les pattes. Riposta t-il.

- Tu déraisonnes complètement ! J'ai fait tout ça pour toi, tu es le seul capable de diriger la maison de couture ! Ce Thibaut n'est qu'un imbécile qui saute sur toutes les femmes, il ne vaut rien, comme son père.


 

Gonzague pointa le doigt vers sa mère.

- Ah nous y voilà ! Toujours cette vieille histoire avec Augustin Chatigny et ton obsession pour le pouvoir et l'argent ! Tu étais mariée à un homme riche, qui t'aimait plus que tout au monde et cédait à tous tes caprices de star....Mais non, pour toi c'était insuffisant, il n'était pas assez aisé pour toi. Père n'était qu'un petit millionnaire, tandis que ce Chatigny était dix fois plus fortuné. Tu ne pouvais pas supporter qu'il ne s'intéresse pas à toi, alors tu as décidé de te venger de cette famille. Tu voulais les détruire, ce par n'importe quel moyen. Tu m'a incité à les haïr, moi je t'ai suivie dans ta folie. Je t'ai soutenue quand tu as inventé cette abracadabrante histoire d'une relation entre Augustin et toi. Comment ai-je pû être aussi aveugle!

- Mais vas tu m'écouter à la fin !

- Que tu le veuilles ou non, je ne reviendrai jamais chez "Prestige-Couture". Lorsque je sortirai d'ici je quitterai la ville et tournerai définitivement la page de mon ancienne vie.

- Mais......

- Encore une chose, tu devrais aller consulter un psy, cette obsession pour les Chatigny n'est pas normale, tu as besoin de te faire soigner." Conclut-il.

 


 
Le jeune homme quitta la pièce, laissant sa mère sans voix.

 

Quelques mois plus tard, en juillet 2004, un incendie se déclara à la prison, les prisonniers furent évacués. On remarqua que deux d'entre eux manquaient à l'appel. N'écoutant que son courage, Gonzague retourna les chercher. L'épaisse fumée rendit la tâche difficile, mais il parvint à les trouver, ils étaient bloqués dans la buanderie. Le jeune homme réussit à casser la serrure avec une barre de fer, il libéra les deux hommes qui rejoignirent les autres dans la cour.

La fumée devenait de plus en plus épaisse, il était difficile de respirer, il perdit connaissance.

Peu après, un surveillant inquiet de ne pas le voir revenir partit à sa recherche. Il trouva son corps sans vie, il avait été intoxiqué par les émanations.

 

 

Le décès du jeune homme fut un choc pour tous, même pour ses anciens ennemis. Malgré ses actes passés, il ne méritait pas de mourir. Sa volonté de s'en sortir avait forcé l'admiration de tous en dehors de sa mère dont la haine envers les Chatigny se décupla. Un jour où l'autre ils allaient payer.

 

Fin du flashback

 


 

À la pause de midi, Céline alla trouver Élise et Thibaut, ceux-ci déjeunaient à l'extérieur, dans les jardins de l'entreprise.

"Je voulais m'excuser pour le comportement de ma mère ce matin, elle n'était pas dans son état normal.

- Ce n'est pas grave, nous sommes habitués à ses insultes, qu'elle soit ivre ou non. Tu as sans doute eu vent de l'esclandre qu'elle a provoqué au restaurant l'autre jour, répondit le jeune homme.

La fille d'Apolline les fixa, étonnée.

- Non, que s'est-il passé ?

 


Élise lui raconta la scène. Le visage de Céline afficha un air contrit.

- Je vais lui en toucher deux mots, son attitude est inexcusable, elle n'avait pas à vous traiter ainsi.

- Non, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, cela risque au contraire de la rendre encore plus haineuse. Je ne veux pas imposer ça à mon épouse, le stress n'est pas bon pour le bébé," conclut Thibaut

À suivre

 

14 avril 2021

Chapitre 3

 





Le lendemain soir, ils réunirent toute leur famille à « L'hermine », le plus luxueux restaurant de Peyrelail. Cet établissement trois-étoiles était dirigé par Tristan Grandier, trente-cinq ans, quinze étoiles au guide Michelin. Son père Jean, son grand-père Nestor et son arrière grand-père Jules furent aussi des chefs étoilés de renom. Le père du jeune homme avait cessé son activité en 1998 à cause de graves problèmes de dos. Auparavant, les deux hommes travaillaient en équipe.
Le château qui abritait ce restaurant datait du début du XVIIIe siècle. À la fin de la Grande Guerre, alors qu'il tombait en ruine, il fut racheté par un riche couple. Des travaux y furent entrepris et en 1930 "L'hermine" ouvrait ses portes.

 


Les parents d'Élise ainsi que ceux de Thibaut et Fleur prirent place à des tables réservées à cet effet. Pour l'occasion, ils s'étaient parés de leurs plus beaux atours, dans un établissement aussi classieux la bienséance exige que l'on soit vêtu de façon élégante.

 


Avant de commencer à dîner, le jeune couple se leva. Tous avaient plus ou moins une idée de ce qu'ils allaient leur apprendre.
"Mon épouse et moi avons organisé ce dîner pour vous annoncer quelque chose de très important.
Il attira sa femme contre lui et posa une main sur le ventre de cette dernière.
- Notre famille va s'agrandir, Élise attend un enfant.
- Félicitations aux futurs parents ! S'écrièrent t-ils tous en chœur.

 

- Depuis quand le savez-vous ? Questionna Augustin, le père de Thibaut et Fleur.
- J'ai reçu les résultats de ma prise de sang hier, mais j'avais effectué un test de grossesse quelques jours auparavant et il était positif. Depuis un petit moment déjà, je pensais être enceinte.
- Moi, je m'en doutais un peu, ajouta Alix.

 

Son fils la regarda en fronçant les sourcils.
- Comment ça ?
- Te souviens-tu de ce que tu m'as dit sur les petits soucis de santé de ta femme lorsque je suis allée chez "Prestige Couture" ?
- Oui et alors ?
- Ce jour là je lui ai rendu visite et cela n'a fait que confirmer mes soupçons, les fringales, la fatigue et le reste. J'ai connu tout ceci aussi pour mes deux grossesses.

 

- Élise, j'ai gardé tes draps de bébé, il suffira de les laver pour les rafraîchir, dit Louise sa mère.
- Quant à moi, je vais m'occuper de ton ancien berceau et de la table à langer. Nous serions ravis de garder ce petit ou cette petite de temps en temps, ajouta André son mari.
- Pour quand est prévue cette naissance ? Demanda Alix
- Pour la mi-avril.

 

Fleur la jeune sœur de Thibaut âgée de seize ans était très enthousiasmée à l'idée de cette future naissance.
- Est-ce que vous allez organiser une fête prénatale et nous révéler le sexe du bébé à ce moment-là ?
- Oui, nous allons le faire, mais ce sera quelque chose de simple et convivial et non pas un show à l'américaine, lui répondit son frère.
- J'espère que vous aurez une fille. Je pourrai lui faire de jolies coiffures et lui apprendre à se maquiller, Je ferai les boutiques avec elle. Je lui donnerai le goût du piano et de la musique classique.
- Ah ah ah ! Quand elle aura l'âge de faire les boutiques, elle ne voudra pas y aller avec toi, trop la honte de se coltiner sa vieille tante toute ridée, railla Thibaut.
- Très drôle ! Tu as pris des cours d'humour pourri avec ton pote Rémy Lamare ? Je serai une jeune trentenaire, moi ! Toi, tu seras un vieux quinquagénaire dégarni portant des grosses lunettes !" Répliqua vivement l'adolescente blonde aux yeux bleus.
Tous éclatèrent de rire.

Le dîner se déroulait bien, le dessert venait d'être servi, quand une élégante femme brune d'une soixantaine d'années vêtue d'une onéreuse robe de soie verte, s'avança vers eux. Elle leur adressa un regard froid. Il s'agissait d'Apolline De Langelier, la veuve du cofondateur de "Prestige Couture."

 

"Un rejeton chez les Chatigny, en voilà d'une bien mauvaise nouvelle ! Ce sera un raté qui saute sur tout ce qui bouge, comme son vaurien de père ! Ou alors une vulgaire arriviste comme sa saleté de pauvresse miséreuse de mère ! Les nargua t-elle.


Les membres des deux familles furent choqués par les nauséabondes paroles qui venaient de sortir de la bouche d'Apolline, cependant, ils ne furent pas étonnés, cette femme leur vouait une haine viscérale depuis des années. Elle jalousait surtout la relation entre Alix et Augustin et n'avait pas accepté que son fils soit écarté de la direction de l'entreprise.

 


Le père de Thibaut s'approcha d'Apolline et la toisa.
- Tu es odieuse ! Mon fils n'est pas un moins-que-rien et ma belle-fille n'est pas ce que tu dis ! En revanche, toi, tu es une nullité et une intrigante qui a su utiliser ses charmes pour parvenir à ses fins.
Elle éclata de rire.
- Ha ha ha ha ! Ce que je viens de dire n'est que la vérité, je sais que j'ai raison et c'est pour ça que ça fait mal. Il n'y a rien de plus réjouissant que de voir vos têtes d'abrutis blessés par mes paroles.
Son visage affichait un air satisfait.

 

Elle fixa ensuite les parents d'Élise avec une moue de dégoût.
- Je pensais qu'il fallait être habillé correctement pour venir dans ce restaurant, mais visiblement ça a changé, vos vêtements sont très laids et ne doivent pas coûter chers, cinquante centimes d'euros maximum. Peut-être les avez-vous trouvés dans une poubelle ? Ces horreurs agressent mes doux yeux, je préfère encore les fermer. Vous les gens de basse extraction, vous n'avez aucun goût et aucun respect pour les autres. Venir ici aussi mal habillés est un affront. D'ailleurs les Chatigny, vos tenues sont affreuses. Comment peut-on travailler dans la mode et avoir aussi peu de goût!


Louise et André Montminy préférèrent ignorer les propos blessants de la sexagénaire brune, ils savaient parfaitement que sobre comme ce soir ou ivre, elle ne savait que médire, rien n'était plus plaisant pour elle. 

 

Augustin se leva et fusilla son ennemie du regard

- Cette fois, tu as vraiment dépassé les bornes, sors d'ici avant que je n'appelle la sécurité !
- Très bien ! Je vois que l'on ne veut pas de moi ici ! Profitez donc de votre bonheur pendant qu'il est encore temps.
- C'est ça ! Va t'en avant que la fourrière ramasse ton balai garé en double file ! " Ajouta Fleur très énervée.
La veuve s'en alla sous les regards médusés du chef Grandier et des employés qui avaient assisté à la scène.

 

Les conversations de fin de repas concernaient Apolline, devaient-ils prendre ses menaces au sérieux ? Ou bien les ignorer ? Elle les méprisait et passait son temps à les insulter, son penchant pour l'alcool n'arrangeait rien.


Ils n'avaient plus le cœur à la fête. L'esclandre provoqué par cette femme avait définitivement plombé l'ambiance.

 

Quelques temps plus tard...


06 avril 2021

Les Chatigny et les De Langelier jeunes.


 1968  

Apolline est mariée depuis deux ans à Guy de Langelier, elle est la première égérie de "Prestige Couture". Alix de Chatigny qui à l'époque n'avait pas encore décoloré ses cheveux était la styliste, son époux Augustin dirigeait la société avec son ami Guy.

Apolline jeune


 Voici Apolline en 1961, elle a dix huit ans. Dans un café parisien, elle fait la connaissance de Calixte Neufville, un très riche trentenaire.

04 avril 2021

Mon blog sur skyblog

 Bonsoir,

 Mon blog est aussi sur skyrock, par contre étant donné que c'est limité pour le nombre d'image, les chapitres sont découpés en plusieurs parties. 

Les autres rubriques, telles que les bios des persos, les lieux ect.... ne sont pas présents sur le skyblog.

https://lily-diamani.skyrock.com/


 

03 avril 2021

Histoire sans intérêt ???

 Le précédent chapitre ( chap 2 partie 1 et 2 ) ayant été boudé par tout le monde et jugé ridicule, mal écrit et indigeste. Je ne suis pas sûre de continuer.

22 mars 2021

Chapitre 2 partie 2

 


La jeune femme se rendit à la maison de couture. Il s'agissait d'une somptueuse demeure de pierres blanches. Construite à la fin du XIXe siècle, elle appartenait alors à l'un des descendants de la prestigieuse famille Granbois de Puytargues. Augustin Chatigny l'avait achetée au milieu des années soixante-dix pour y abriter les actuels locaux de l'entreprise, les anciens étant devenus trop petits.

Une jeune femme rousse d'une trentaine d'années se trouvait à l'accueil. Elle s'appelait Eulalie Cadieux. Elle occupait ce poste de standardiste depuis six mois. La précédente, Clarice Miron, une brune siliconée d'une petite vingtaine d'années qui parlait très mal anglais n'était restée qu'un mois. Elle usait également de ses charmes pour tenter de séduire ses collègues masculins, ce qui déplut fortement à Thibaut et Rémy. Elle fut licenciée au bout de sa période d'essai. Eulalie était une jeune femme discrète, voire timide et pas particulièrement belle, mais contrairement à Clarice, elle faisait correctement son travail et maîtrisait parfaitement la langue de Shakespeare

 

" Bonjour Eulalie, est-ce que mon mari est revenu de son rendez-vous avec monsieur Cotuand, notre fournisseur de soie ?
- Bonjour madame Chatigny, je ne l'ai pas vu depuis son départ, mais peut-être est-il rentré pendant ma pause déjeuner. Vous devriez demander à Virginia, elle saura vous dire ce qu'il en est.
- Très bien, merci, je vais voir à notre bureau."

 

Lorsqu’ Élise monta à l’étage, elle ne trouva personne dans leur bureau 

Elle alla trouver Virginia Bowden, l'assistante de direction. Une jeune femme aux longs cheveux noirs vêtue d'une élégante robe en velours bleu nuit et dentelle noire, travaillait sur son ordinateur. Cette jeune américaine de vingt-huit ans était employée de la société depuis deux ans.

" Bonjour Virginia, Thibaut avait rendez-vous avec le fournisseur de soie ce matin. Il n'est pas encore rentré alors qu'il devrait être là depuis plus d'une heure. Sais-tu où il se trouve ?
- Oui, il m'a appelée il y a environ trois quarts d'heure, Octave Vaderville, l'agent d'Olympe Belisle, le mannequin vedette pour le défilé de présentation de "Rêve d'un soir d'été" voulait le voir pour discuter des clauses du contrat. Ton mari ne devrait plus tarder à arriver. Je peux le prévenir que tu es ici, si tu veux.
- Non merci, je vais aller l'attendre, je veux lui faire la surprise." 

 

Lorsque Thibaut revint de ses rendez-vous, il fut surpris de trouver Élise qui l’attendait. En effet, sa femme n’était pas censée travailler ce jour là. Il sentit une vague d’angoisse l’envahir. 
« Chérie, que fais-tu ici ? Tu n'es pas malade au moins ? Ces derniers temps j'ai remarqué que tu n'étais pas en forme, je suis très inquiet.
- Justement, il y a quelques jours je suis allée chez le médecin pour une prise de sang et j'ai reçu les résultats ce matin.
La jeune femme regarda son mari en souriant et continua :
- Félicitations papa !


Le jeune homme fixa son épouse, l'air hébété.
- Tu veux dire que nous.......
- Oui, dans sept mois, nous aurons un bébé, d'ailleurs je le sais depuis quelques jours, j'ai fait un test de grossesse, il était positif.
- Mais pourquoi ne m'avoir rien dit ?
- Je voulais en être sûre avant de te l’annoncer.
- Je suis si heureux..... Ajouta Thibaut avec un large sourire. »
Il enveloppa sa femme de ses bras et l'embrassa passionnément.

 

Soudain, Élise se sentit mal et se précipita vers les toilettes.
Au même moment un homme blond, grand et mince approchant la quarantaine, vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise blanche décolletée entra dans le bureau, il s'agissait d'Antoine Du Trieux, le styliste.
Il vit son patron qui sautait comme un enfant sur le canapé en riant.
« Mais que se passe-t-il ici ? Soit tu es retombé en enfance, soit tu t'entraînes pour les championnats de trampoline.

 

Il cessa ses gamineries et regarda l'homme blond.
- Non, ce n'est pas ça, je vais être papa dans sept mois.
- Ho.. Mais c'est une merveilleuse nouvelle ! Mais oui ! Voilà une idée, nous pourrions lancer une collection spéciale femme enceinte, des vêtements à la fois chics et élégants comme nous savons le faire chez « Prestige Couture » mais également pratiques et confortables. Les tenues de grossesse vendues en magasins ne ressemblent à rien, on dirait de vulgaires pyjamas informes. »

 

Le styliste sortit du bureau des patrons et retourna à l'atelier.
« Anne ! Evie ! Venez immédiatement ici ! Mais où sont elles encore passées ! Jamais là quand on a besoin d'elles! S'exclama t-il, irrité.

Il se rendit à la cuisine, il n'y avait que Virginia qui faisait réchauffer un morceau de pizza au four.
- Mademoiselle Bowden, avez-vous vu Anne et Evie ?
- Non, désolée, j'ignore où elles sont.
Antoine regarda l'assiette de la jeune femme, l'air dégouté.
- Qu'est ce que c'est que cette chose ?
- Une pizza classique, à laquelle j'ai rajouté un peu de menthe, de la rose, un peu de curry, et des oranges confites à la place de la mozzarella et une gousse de vanille.
- Ho my ! Je suis vraiment heureux que vous ne soyez pas styliste, car si vos goûts en matière de mode étaient semblables à ceux que vous avez en cuisine, je n'ose imaginer le désastre. » Ajouta le jeune homme blond.

 

Le soir même, chez Élise et Thibaut:

Élise sortit sur la terrasse, elle posa ses mains sur son ventre et murmura:
« Je suis si heureuse que tu sois là mon bébé, je t’aime, et j’aime ton papa plus que tout au monde. »
Soudain, elle frissonna, ce n’était pas le froid, c’était autre chose, comme la peur de quelque chose de terrible qui pouvait arriver.

À suivre


 

 




08 mars 2021

Chapitre 2 partie 1

 




Quelques jours plus tard,

En cet après-midi de début septembre, le thermomètre affichait l'agréable température de vingt-trois degrés. Élise décida de profiter de la piscine, elle savait qu'à cette période de l'année, il ferait bientôt trop frais pour nager. La jeune femme de trente ans regrettait parfois l'époque où elle vivait encore chez ses beaux-parents. Elle pouvait se baigner toute l'année car ils possédaient un grand bassin intérieur.

 flashback

  Avant les noces, le couple a vécu six mois dans l'immense demeure des parents de Thibaut. Puis vint pour eux le moment d'acquérir leur propre maison. Le jeune homme jeta son dévolu sur une très imposante et onéreuse bâtisse de trois étages avec deux jacuzzis et une piscine digne des villas de stars. Son épouse, quant à elle, la trouvait très austère avec ses pierres grises et bien trop vaste. La salle de séjour à elle seule était plus grande que le rez-de-chaussée chez ses parents. Quel besoin avaient-ils d'une maison de plus de soixante dix pièces ? On pouvait y mettre une école. 

 

Élise repéra cette jolie maison enduite de stuc bleu barbeau, cette couleur si particulière l'avait immédiatement attirée. Une impression de paix et de douceur se dégageait de cet endroit. Il y avait un bassin, certes, pas aussi grand que celui de ses beaux-parents, mais cela lui convenait parfaitement. Six chambres, cinq salles de bains, une spacieuse entrée, une grande cuisine, un vaste séjour avec un coin jeux pour les enfants, un grand salon, cela était suffisant pour un jeune couple et même une famille avec plusieurs enfants. Les extérieurs eux aussi avaient du charme avec cette piscine, les deux terrasses, une petite à l'avant de la maison, une plus grande à l'arrière, l'idéal pour prendre les repas l'été.

Thibaut quant à lui n'était guère attiré par cette maison qu'il trouvait bien petite et sans charme particulier si ce n'est la couleur des murs extérieurs. Pour son épouse, elle était immense et magnifique. Cela n'avait rien de surprenant, le jeune homme vivait dans le grand luxe depuis sa naissance. sa demeure comportait pas moins de quinze chambres, dont certaines avec salle d'eau privative, une grande piscine intérieure, une terrasse avec jacuzzi, une salle de sport, un cinéma. Certains sols étaient en marbre de Carrare arabescato, l'un des plus chers. Des lustres en cristal de Murano ornaient le plafond de la salle de séjour, des meubles sur mesures en bois massif magnifiaient les pièces.Tout dans cette demeure respirait le prestige, donc il ne fallait pas s'étonner que la maison bleue ne lui plaise pas plus que cela.

Pour la jeune femme, elle n'avait rien d'exigüe, elle avait toujours habité dans une maison toute simple avec des pièces de petite taille, une seule salle de bain à l'étage, une salle à manger, une cuisine peu spacieuse, une chambre minuscule, même celle qu'elle avait à l'université était plus grande. Tous les meubles provenaient d'un magasin spécialisé en ville, ils étaient fabriqués à la chaîne et ne valaient pas très chers. Sa piscine était un simple bassin en plastique gonflable qui n'avait coûté qu'une vingtaine de francs au début des années 80.

 

Ils visitèrent les deux maisons, l'immense bâtisse en pierre grise ne s'avéra finalement pas intéressante, des pièces trop grandes donc difficiles à aménager, de plus, de nombreux travaux étaient à prévoir, notamment le remplacement de l'escalier qui menait au troisième étage. Ils acquirent donc la maison bleue. Ils changèrent tous les revêtements muraux, ils optèrent pour des papiers peints floraux bleus, sauf pour la cuisine, ils engagèrent un professionnel du bâtiment qui leur peignit les murs en vert clair avec des fleurs rose pâle. Pour la chambre, ils se rendirent dans un magasin de meubles de grand luxe où les parents de Thibaut avaient leurs habitudes depuis des années. Ils firent l'acquisition d'une chambre nommée « Reine Élise », elle se composait d'un lit à baldaquin en bois précieux et de ses meubles et sa tapisserie assortis, le tout dans les tons rouge moyen et or. L'une des chambres fut convertie en bureau. Celle qui se situait auprès de la leur serait pour le bébé, ils l’aménageraient en temps voulu. 

 fin du flashback

La jeune femme se baignait lorsqu'elle fut prise d'un nouveau malaise. Elle sortit de l'eau et se rendit au salon et s'assit sur le canapé, Thibaut n'était pas là. Gabrielle l'employée de maison qui s'apprêtait à rentrer chez elle remarqua la pâleur de son employeuse.
« Madame Chatigny, est-ce que tout va bien ? Puis-je faire quelque chose pour vous ?
-Non, ce n'est rien, j'ai un peu trop forcé sur le sport, c'est tout, vous pouvez disposer.

 

Élise caressa doucement son ventre. Et si tous ses symptômes cachaient une grossesse ? Depuis un moment déjà, elle pensait être enceinte, elle espérait que ce soit le cas, le jeune couple envisageait d'avoir un enfant rapidement. 

 

Prestement, elle se dirigea vers les toilettes où elle effectua un test. Après quelques minutes, elle lut le résultat, il était positif. La jeune femme était aux anges, cependant, elle préféra prendre un rendez-vous chez son médecin pour une prise de sang afin de confirmer tout cela. 

Le surlendemain, elle reçut les résultats de son analyse sanguine, elle était enceinte de deux mois. Elle était heureuse. Elle devait l'annoncer à son époux. Elle monta dans sa chambre et se changea, elle opta pour un chemisier blanc à pois bleu foncé, un pantalon du même bleu et la veste assortie. Il était  fort inconvenant pour elle de se rendre chez  "Prestige Couture" vêtue d'un survêtement.

 

 

à suivre